En plein cœur du Parc Naturel Scarpe Escaut, Rieulay est une commune de 1294 habitants, située entre Douai et Valenciennes, et à 30 minutes en voiture de Lille. C’est ici que l’on trouve le site des Argales.
Le site est constitué d’une vaste zone d’eau, où des milliers d’oiseaux de la région passent l’hiver. Une petite plage est aménagée pour les familles, et la zone de loisirs accueille également les sports nautiques comme le canoé kayak, ou les pécheurs. C’est également un lieu de promenade, que ça soit à pied ou à vélo, et un circuit de randonnée a été aménagé.
L’histoire du terril n°144
Les terrils témoignent de l’ampleur des efforts menés par les hommes et les femmes, au fond de la mine comme à l’air libre, pour extraire le charbon. C’est ce qu’il reste de la ressource arrachée en sous-sol !
Les terrils ont marqué le paysage dans le Nord-Pas de Calais et sont à présent comme des chaînes de montagne sur notre ligne d’horizon. Le bassin minier compte encore actuellement 200 dépôts de schistes officiellement recensés.
Soixante ans d’exploitation minière dans les années 1900 créèrent le plus vaste terril du Nord de la France au cœur de Rieulay. Celui-ci portait le numéro 144, et fut rebaptisé par la suite Terril des Argales.
Avec la fin de l’exploitation du charbon dans la région en 1970, la question du devenir des terrils s’est posée. Dès 1975, cette commune souhaita créer un espace de loisirs et de découverte de la nature en bordure du centre du bourg.
Elle commença donc à transformer, il y a plus de 30 ans en arrière, ces 140 hectares en vaste espace naturel. Dès lors on creusa le terril afin de réaliser un étang de pêche et le paysage changea !
Randonnée sur le Site des Argales
Alors que le jour se lève en cette fin d’été et que le soleil pointe le bout de son nez, les couleurs et les paysages deviennent spectaculaires.
La petite plage, surveillée en été, est déserte ce mercredi car il est encore tôt, mais elle ne tardera pas a recevoir des centres aérés et des familles. Dans l’eau, une zone est délimitée pour la baignade.
Les canoés kayaks colorés du club nautique sont étendus sur leur flanc, sur le bas coté de la berge, attendant l’heure de pouvoir être utilisés sur l’étang de la base de loisirs. Si vous possédez un canoé, sachez que seuls ceux loués sont autorisés sur le lac.
La journée promet d’être belle malgré les nuages qui s’entassent sur un coté du ciel. Il n’y a pas un souffle de vent ce jour, de ce fait, les réflections sur l’étang sont d’autant plus belles. Le soleil est à peine levé, et l’heure est à la contemplation…
Puis nous profitons de la plage rien qu’à nous, pour y prendre notre petit déjeuner, rien que tous les deux, en amoureux. Enfin, nous ne sommes pas seuls ! Devant nous, quelques canards semblent déjà profiter du bord de l’étang pour déjeuner également. Ils iront bien plus tard, se réfugier sur l’ilot central du lac, pour une tranquillité bien méritée.
A gauche de l’étang, nous prenons le chemin qui monte vers les circuits aménagés, pour commencer l’ascension du terril des Argales. Marchant sur un chemin mi terre, mi cailloux, les talus sur le coté laissent apparaitre leur couleur noir au milieu de la végétation.
Ici l’herbe peine à pousser, et le sol schisteux est plutôt dépourvu de végétation, hormis les arbres et les arbustes qui bordent les chemins et les feuilles mortes qui annoncent déjà l’automne. Le schiste ici présent nous rappelle bien que ce terril était encore une montagne de charbon dans les années 50.
A l’entrée du site, un panneau descriptif des lieux ainsi qu’un plan nous informe du chemin à parcourir, qu’il est possible de raccourcir un peu si on ne veut pas tout faire. Il faut compter deux heures environ pour parcourir tout le site et faire le tour de l’étang.
Nous inspectons rapidement le plan et décidons de monter directement en haut du terril en direction du premier kiosque.
Nous prenons de la hauteur, et la silhouette de l’église de Rieulay se dessine au loin au dessus des arbres, bien au delà de l’étang.
Sur le parcours des points de vue sont aménagés et comportent des panneaux d’informations sur le site ou sur l’environnement ornithologique, ou des espaces d’interprétation.
Nous poursuivons vers le kiosque, où des escaliers sont aménagés sur la montée assez raide. De tout la haut nous apercevons tout le lac, ainsi que tout le site. Derrière nous au loin, se dessine une autre montagne de schiste, sur laquelle pousse quelques arbres. Et bien plus loin encore, d’autres formes coniques se dessinent nous rappelant que nous sommes dans la région des terrils.
Nous redescendons et nous nous dirigeons vers le second kiosque situé face à nous. En chemin nous croisons des panneaux éducatifs, ou sont expliqués toutes les roches composant le terril, ainsi que l’histoire de la formation du charbon.
Nous atteignons la zone ornithologique du lac, à l’opposé de la petite plage de sable. Ici les canards et les foulques macroules se tiennent compagnie. Non loin de là, dans les vasières, les gravelots et autres limicoles fouillent la vase à la recherche de nourriture.
Afin de garantir la tranquillité de ces oiseaux nous ne pouvons pas approcher les bords du lac. C’est donc munis d’une paire de jumelles que nous inspectons ces vasières.
Nous approchons le second kiosque, perché au bout d’un long escalier de bois. Après avoir gravi un bon nombre de marches, nous apprécions cette nouvelle vue sur la zone ornithologique. A cet endroit il semble y avoir un peu plus de végétation rase, permettant sans doute aux espèces protégées comme le crapaud calamite et le lézard des murailles de trouver refuge.
Nous redescendons, et contournons le site ornithologique en passant tout près d’autres vasières. Malgré notre incapacité à approcher le bord, je suis sur le point de prendre quelques limicoles en photos. Mais les oiseaux effrayés par un bruit quelconque s’envolent a tir d’ailes. Seuls quelques canards et poules d’eau reviennent en arrière.
Nous atteignons la roselière. Ici, des roseaux et d’autres plantes aquatiques ont été installés sur une zone de 3 hectares d’eau peu profonde. C’est dans cet environnement protégé et riche en insectes que viennent nicher de nombreux oiseaux.
A la fin de la zone ornithologique, toute une ligne de poteaux en bois séparant cette zone de la base de loisirs est colonisée par de nombreuses mouettes. C’est à peu près à partir d’ici que nous pouvons à présent accéder aux berges.
Le ciel qui était bien ensoleillé tout au début de notre randonnée, semble s’assombrir et laisse à présent place aux nuages.
Nous finissons le tour du lac en longeant la berge, non sans avoir été jeter un coup d’œil au petit étang qui borde l’autre coté. Des bancs sont disposés un peu partout le long des berges et permettent aux visiteurs de se reposer durant la promenade.
En approchant de la fin de la boucle, nous croisons des infrastructures comme une zone de pique-nique, zone de skateboard et de jeux pour enfants.
Le site comporte également des tables de ping pong, un terrain de football et de basket ball.
Les Chevrettes du Terril
Pour clôturer cette jolie ballade, pourquoi ne pas aller voir la chèvrerie bio à la sortie du site ? Un chevrier s’y est installé depuis 2014 , et il accueille dans sa ferme pédagogique des scolaires et des familles.
Un resto-bar y a été aménagé afin de pouvoir déguster les produits de la chèvrerie !
Bon à savoir :
-baignade surveillée en été uniquement
-3 parkings (Pour la chèvrerie s’arrêter au dernier parking)
-interdit aux chiens
